ARTICLE : Misère – Chômage – Prostitution – Comment la crise a anémié le peuple ivoirien


 
Écrit par La Rédaction · avril 29, 2010 @ 11:25 
 

A la faveur de la crise ivoirienne, tout le monde s’est enrichi au détriment du peuple qui s’est appauvrit. Tant par les leaders politiques ivoiriens que par les intervenants extérieurs, ce peuple a été pris comme boucs-émissaires, fonds de commerces politiques, chair à canon et même comme boucliers. Certains s’en sont servis pour éviter les balles de l’ennemi. D’autres pour donner une caution populaire à leurs actions. Les médiateurs officieux, officiels et autoproclamés ont plutôt tiré usufruit de cette crise, en donnant l’impression de lutter pour le bonheur dudit peuple. 

Près d’une dizaine de structures internationales sont représentées en Côte d’Ivoire dans le but officiel d’œuvrer pour la fin de la crise, sans que le peuple ne les reconnaissent ne serait-ce qu’en photo. Cette crise est surtout une occasion pour certaine Nation surpeuplée, de caser leur surplus de militaires. Ainsi éloignés du bercail, ces soldats dit ‘’de la paix’’ ne constituent donc plus une préoccupation pour leurs dirigeants. Ces casques bleus de l’ONU ont malheureusement goûté à tous les délices liés à leur mission, sauf celui d’avoir réellement contribué au retour de la paix en Côte d’Ivoire, et pour cause. Ils sont plus visibles dans les lieux de plaisir bestial que sur le champ de bataille, leurs luxueux véhicules 4X4 toujours bourrés de jeunes filles. A voir leur train de vie, on hésiterait à penser qu’ils retourneront un jour chez eux, la joie au cœur.

Tout ce monde mène une vie princière en Côte d’Ivoire depuis près de 10 ans au sein d’une population anémiée par la misère. Le Président de l’Assemblée Nationale Mamadou Koulibaly avait vu juste en déclarant que « plus de 75% des Ivoiriens ne prennent qu’un seul repas par jour ». Il faut être de mauvaise foi manifeste, pour ne pas constater que le peuple ivoirien est dans un coma profond. Stressées par l’incertitude qui persiste, les populations ivoiriennes sont fatiguées. Puisque personne ne s’en soucie vraiment, elles sont livrées à elle-même, si ce n’est à la famine, au dénuement et aux pandémies. A cause du manque de perspectives et d’occupation, les gens sont comme des loques humaines dans maintes parties des zones CNO, à la merci des seigneurs de guerre locaux métamorphosés en gendarmes, policiers ou douaniers. Coupées du circuit officiel d’approvisionnement, ces populations s’obligent à la consommation de produits venant des pays limitrophes aux qualités douteuses. Le redéploiement de l’Administration n’étant pas encore effectif, ces populations des zones Centre-Nord-Ouest ne sont accrochées qu’à la protection de Dieu, dans presque tous les aspects de leur vie quotidienne.

Dans la partie Sud où l’Etat fonctionne pourtant, le peuple est malheureusement au stade zéro de prospérité. Les grèves à répétition et le délestage électrique font qu’il n’y a plus de création de richesse. Les autorités sont muettes, pendant qu’une seule entreprise (la CIE) a décidé d’appauvrir toutes les autres. A la faveur de la crise, la partie Sud est surpeuplée, sans que les commodités de vie n’évoluent d’un iota. Conséquence, les canaux d’évacuation d’eau usée, les circuits d’approvisionnement en eau et en électricité sont dépassés. Qu’ils soient du Sud comme du Nord, les populations ivoiriennes vivent un drame au sens propre. Qu’ils soient du clan présidentiel, de l’opposition ou de l’ex-rébellion, les leaders ivoiriens s’en foutent. Ceux-ci privilégient les mondanités, dont les images insolentes sont transportées dans les foyers miséreux par une télévision nationale non moins irresponsable.

Des millions de personnes réduites à néant

Abondamment projetés par la télévision nationale, ces signes extérieurs d’aisance caractérisant les leaders ivoiriens sont une insulte pour le peuple. C’est donc avec dégoût que celui-ci y assiste, incapable qu’il est de manger, de se loger, de travailler depuis des années, lorsque les enfants ont du mal à aller à l’école. Au lieu de se pavaner sur les routes dégradées d’Eburnie avec leurs interminables cortèges et donner constamment d’eux, cette anachronique image de gens rassasiés, les leaders politiques ivoiriens gagneraient à penser à la souffrance du peuple ivoirien. La classe politique ivoirienne est tellement égoïste, que c’est désormais en cliché que son peuple l’observe, impuissant et agonisant.

Elle n’est compétente que dans la création des rebondissements à répétitions des maux qui font perdurer la crise parce que cela lui donne l’occasion de s’approprier à chaque fois les deniers publics, alors que cet argent devrait servir à financer le bien-être des populations, dont une frange importante est réduite à néant depuis des années. « Ils disent parler et agir au nom du peuple. Alors que ce peuple est davantage malheureux chaque jour, ils donnent, eux, l’impression de vivre un bonheur sans fin », s’est ainsi fâché qu’un observateur s’est ouvert à nous, à propos des politiciens ivoiriens, tous bords confondus. Cela démontre à quel point le peuple ivoirien souhaite que leurs leaders changent de fusils d’épaule, rien qu’à cause du bon sens qui exclut cette forme de méchanceté.

Franck Boyo
Nuit & Jour

Article paru sur ConnectionIvoirienne.net

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