jeudi 30 octobre 2014

BURKINA FASO : LE SOUFFLE DU CHANGEMENT EN ACTION !! La rue en Colère !

Blaise Compaoré, président burkinabé contesté après 27 ans de règne








Plusieurs chefs d’Etat africains travaillent actuellement à leur maintien au pouvoir à partir de 2015 bien que la Constitution de leur pays le leur interdise. Que ce soit au Burkina Faso, mais aussi au Burundi, en République du Congo (Congo-Brazzaville), en République démocratique du Congo (RDC) ou au Rwanda, aucun président n’a encore formellement déposé sa candidature pour la prochaine échéance électorale. Pourtant, les signes avant-coureurs ne manquent pas. Après le Cameroun, le Tchad, l’Angola ou l’Ouganda, une nouvelle vague de modifications constitutionnelles est annoncée sur le continent africain. Les arguments utilisés pour justifier ces mesures sont invariables : le besoin de stabilité, la nécessité de poursuivre une œuvre inachevée et la réponse à une demande populaire.
Au Burkina Faso, Blaise Compaoré

Au Burkina Faso, le débat est descendu dans la rue et tourne autour d’un chiffre : 37, comme l’article qui empêche Blaise Compaoré de conserver après 2015 les clés du palais présidentiel, conquis en 1987 après un putsch contre son ami Thomas Sankara. Après avoir laissé croire qu’il allait organiser un référendum lui ouvrant les portes d’un cinquième mandat, « l’homme qui sait se rendre incontournable auprès des Occidentaux », selon l’expression de Zéphirin Diabré, le chef de de file de l’opposition, se prépare à réviser la loi fondamentale en vigueur par voie parlementaire. 

 

En République démocratique du Congo, Joseph Kabila
Washington est en revanche moins conciliant avec le chef d’Etat de la RDC, le grand voisin occidental du Rwanda. Lors de son passage à Kinshasa en mai, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a clairement signifié à Joseph Kabila, élu en 2001, qu’une nouvelle candidature en 2016, après deux mandats, serait malvenue. L’opposition, l’Eglise catholique, et même certaines personnalités proches du pouvoir, contestent également les velléités affichées par le clan présidentiel, mais seront-elles entendues ? Les derniers développements laissent présager du contraire. « Joseph Kabila a réuni ses proches pour leur dire qu’il n’a pas de dauphin, mais jusque-là, la révision constitutionnelle n’était fondée que sur des rumeurs. Maintenant, le projet de loi a été déposé par le gouvernement devant le Parlement où il dispose d’une majorité mécanique. La bataille est engagée », prévient l’opposant Samy Badibanga, qui promet de se battre devant les institutions, mais aussi dans la rue, si le pouvoir ne fait pas machine arrière.

 

Au Burundi, Pierre Nkurunziza
Le premier de cordée dans la série de scrutins qui débutera l’an prochain est un cas à part. Pasteur et ex-chef rebelle, le Burundais Pierre Nkurunziza n’est pas arrivé à briser le verrou constitutionnel des deux mandats, mais l’interprétation des textes lui offre l’espace nécessaire pour concourir à un troisième quinquennat en 2015. Sa première élection en 2005 s’est faite devant les parlementaires et non au suffrage universel comme l’impose la Constitution. Près de dix ans plus tard, le climat politique au Burundi est orageux. L’opposition, la presse et la société civile sont soumises à un harcèlement continu


Au Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso
De l’autre côté du fleuve, à Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, ne pouvant réviser la Constitution qui l’empêche de concourir en 2016, projette, selon plusieurs sources, de faire adopter une nouvelle loi fondamentale. Une nouvelle République pour permettre au chef d’Etat, dont la première entrée à la présidence remonte à 1979, de conserver les rênes du pouvoir.
« Après la vague démocratique des années 1990, marquée par les conférences nationales, le temps est au reflux. Les compromis trouvés à une époque sont renversés au profit des dirigeants qui ne subissent plus la même pression internationale », analyse Robert Dossou, l’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin. « La lutte antiterroriste, la crainte de l’instabilité, la nécessité de protéger des alliés rend la communauté internationale vertueuse avec certains, mais beaucoup moins avec d’autres », ajoute Roland Marchal, du Centre d’études et de recherches internationales (CERI), qui voit dans les pratiques actuelles un échec des processus de démocratisation.
La France, qui avait soutenu et même en partie lancé, avec le discours de La Baule de François Mitterrand en 1990, le mouvement de démocratisation en Afrique, se montre désormais très discrète sur cette question des présidents agrippés au pouvoir. Avec un brin de désarroi, un opposant africain raconte au sortir d’une rencontre avec des responsables français que « la seule chose sur laquelle ils ont insisté, c’est qu’il fallait éviter les violences. »

 Source : lemonde.fr

FOCUS

CORONAVIRUS: LE COVID_19

Appliquez les RÈGLES STRICTES