En Afrique, nous avons la fâcheuse tendance de survaloriser, d’idéaliser à outrance certains de nos hommes politiques en qui nous investissons une confiance absolue et à qui nous sommes fanatiquement attachés, assujettis. Divinisés par nous, militants, sympathisants, parents, amis, femmes et enfants, oser émettre à leur endroit la moindre critique est perçu comme un blasphème et, partant réprimée aussi bien verbalement que physiquement avec la dernière énergie. Aussi constructive, pertinente que soit votre remarque, vous êtes condamné à ruminer, à ressasser si vous n’avez pas envie d’essuyer des invectives, de subir une bastonnade en règle, pis, d’être envoyé ad patres. Face aux âneries, aux conduites insensées, aux monstruosités du détenteur de l’exécutif dans un supposé régime démocratique, érigé en guide suprême, en roi par ses suiveurs, il faut s’astreindre à un mutisme hypocrite, applaudir à tout rompre, concevoir, pour les artistes, des chansons de geste à son honneur, pour les poètes et romanciers, s’adonner à des envolées lyriques, produire des textes laudateurs qui contrastent avec les sentiments réels éprouvés.
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