Le 31 octobre prochain, c’est l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Actuellement, la campagne bat son plein. Villes, villages et hameaux sont parcourus à cet effet par les (14) candidats.
Mais une préoccupation de plus en plus se dégage de l’opinion générale : faut-il (vraiment) voter ? A cette interrogation, les avis sont partagés. Certaines personnes estiment qu’il faut valablement voter quand d’autres semblent ne pas être concernées par cette opération. Chaque camp apporte la justification à son choix.
Pour celles des personnes qui veulent voter et attendent impatiemment le jour J, les raisons sont multiples. Depuis quelques années, la Côte d’Ivoire est secouée par une grave crise. Beaucoup de choses ont été dites et continuent d’être dites, surtout par les partis politiques et leurs représentants. Cette élection sonne comme « la libération du pays ». Et il ne faut pas manquer le rendez-vous de l’histoire. D’ailleurs pour nombre de personnes, cette élection est « historique ».
C’est aussi le lieu de connaître ou de révéler le poids réel de chaque parti politique. En effet, « les gens parlent trop dans ce pays ». Aussi convient-il de souligner que les calculs politiques ne sont pas que l’apanage des leaders politiques. Même les électeurs sont aujourd’hui dans de « véritables calculs » électoralistes. Comme Landry Daniel, nombre de personnes vont voter pour empêcher que tel ou tel candidat soit élu. C’est dire combien cette élection est « stratégique ». Et le Nonce apostolique n’a pas tort lorsqu’il le dit.
Face à cet engouement, nombreuses sont aussi celles pour qui ce qui importe c’est « la Carte Nationale d’Identité » . Avoir (enfin) un titre d’identité est leur préoccupation majeure. Les élections, ça ne les concerne pas, soutiennent-elles. On ne manque pas d’ailleurs de déchirer les cartes d’électeurs. Pour cette catégorie de personnes, les élections, c’est encore un « leurre ».
« La classe politique a échoué », surtout les trois « grands » (GBAGBO, BEDIE, ALASSANE). Quant aux onze autres candidats, ce sont des « tocards » voire des « personnes en quête de publicité ». Ce sont là les raisons de leur (probable) abstention au vote du 31 octobre 2010.
C’est le lieu de rappeler que ce sont les élections qui, dans une démocratie, permettent au citoyen de participer activement à la gestion des affaires de l’Etat. Mais en Côte d’Ivoire, le vote n’est qu’un droit civique. Il n’est pas obligatoire et chacun est libre de voter ou non.
Une abstention peut s’appréhender comme un vote sanction : c’est vrai ! Mais il n’en demeure pas moins que choisir de ne pas choisir (voter), c’est choisir de subir le choix des autres. Parce que dans tous les cas, d’autres citoyens exerceront de fort belle manière ce droit dont ils sont titulaires, bénéficiaires. Or leur vision des choses n’est forcément pas la nôtre. Bien plus, il est préférable d’être artisan de l’histoire plutôt que de la subir.
Le vote s’avère donc comme un impératif pour chaque citoyen, un acte de civisme. C’est l’idée que semble défendre la Commission Électorale Indépendante (CEI) quand elle fait inscrire sur les cartes d’électeur : « Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique ».
Evrard Aka
Source: Avenue225
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