Parmi toutes les femmes, j’ai voulu rendre hommage à la femme africaine.
Avec ton sein tu as nourri
Tous nos joueurs de foot,
Tous nos athlètes,
Mais aussi des ministres, des présidents,
Des ingénieurs, des chanteurs, des poètes.
Mais on ne t’a jamais vue sous l’arbre à palabres
Avec tes bras tu as pillé le mil,
Ramassé les ignames,
Chargé le tarot dans les paniers d’osier,
Puisé l’eau pour remplir les jarres,
Éventé les braises pour la cuisine.
Mais on ne t’a jamais vue sous l’arbre à palabres
Avec tes mains tu as tissé l’étoffe,
Avec tes mains tu as coupé et cousu ,
Les boubous et les zarabous,
Mais aussi changé les enfants et massé ton mari.
Mais on ne t’a jamais vue sous l’arbre à palabres
Avec tes jambes tu as marché
Ton enfant dans le dos,
De la maison au champ,
Du champ au marché,
Du marché à la maison.
Mais on ne t’a jamais vue sous l’arbre à palabres
Avec ton cœur tu as aimé celui qu’on t’a imposé,
Tu as aimé ceux que tu as enfantés,
Avec ton cœur tu as souvent pardonné.
Mais on ne t’a jamais vue sous l’arbre à palabres
Chanteuse, comédienne, écrivaine,
Ingénieure, professeure mais aussi députée et ministre
Avec ta volonté tu es devenue femme libre,
Avec ta volonté tu fais de l’Afrique un pays de fiertés.
C’est bien qu’on ne t’ait jamais vue sous l’arbre à palabres.
Jean Paul Reynaud
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